De l’or plein les poches

Du 1er Théodi au 4 Aquadi du mois de Récoltal, an 1306 du calendrier de Ptolus

Alors qu’ils se remettent de leurs récentes émotions, c’est face aux trésors qui parsèment la ville et le gouffre doré que les compagnons se retrouvent après leurs éprouvants combats. Si tout le monde semble encore sous le choc (relatif pour certains) de la façon dont est morte Iramine, chacun n’est également que trop conscient du compte à rebours qui leur impose de sortir au plus vite de la cité faute de se retrouver immensément riche et carbonisé en même temps. Après tout de même une bonne demi-heure passée à scruter le mont d’or pour y puiser de quoi bourrer leurs sacs à dos, les comparses prennent leurs jambes à leurs cous en direction de la sortie de Kestrillon, rusant encore pour échapper à la vigilance des ogres gardiens. Après un périple rendu éprouvant par la chaleur que dégage le flot ininterrompu d’or fondu, Khor Cyriatan, Melvon, Kezziar et leurs amis se retrouvent en vue de la sortie. C’est le moment que choisit le démon croisé lors de leur poursuite des cultistes de Razmir pour les surprendre manquant prendre la vie de Keriavel, héroïquement resté en arrière pour permettre à ses compagnons de fuir. Gravement blessé par les contre attaques du groupe le suppôt du mal trouvera le salut dans une fuite d’autant plus précipitée qu’une créature, plus grosse encore semble surgir de la rivière d’or.

N’attendant guère pour rencontrer le nouveau venu, les jeunes aventuriers trouvent le chemin de la sortie  et n’ont que le temps d’apercevoir la silhouette d’un squelette de dragon tout d’or couvert, surgir de la coulée et prendre son essor vers le plafond de la gigantesque caverne abritant la ville secrète du Tyran-qui-Murmure. Retrouvant la fraîcheur relative des grottes, le petit groupe se fraie un chemin jusqu’à l’extérieur où l’attendent encore leurs montures tendues, nerveuses, mais vivantes. Profitant d’un repos mérité après cet épuisant périple dans le ventre de la terre à la poursuite des agents du temple de Razmir, les compagnons mettent quelques heures à profit pour reprendre des forces. Pendant la nuit, seuls quelques coups sourds et lointains viennent perturber le silence et au matin, alors que la tempête obscure et mystérieuse qui surplombe les montagnes semble ne pas s’être dissipée du tout, Keriavel, Melvon et Dénélia assistent ébahi à l’effondrement d’un pan de la montagne, bientôt suivi par l’émergence de la créature draconique et dorée qui disparait vite dans le plafond nuageux.

Précipitant leur départ, les explorateurs longent à nouveau la forêt, tâchant d’échapper au mieux aux gouttes acides lâchées par les sordides nuages, déboulent bientôt au bord du marais et alors qu’ils ne leur restent que quelques centaines de mètres à parcourir jusqu’à la grève et aux ruines du fortin, ils se découvrent surveillés et suivis par de (très nombreux) hommes-lézards lesquels ne semblent pas agressifs pour autant. Arrivés aux limites des terres marécageuses et alors que le peuple écailleux semble vouloir entamer la conversation avec les survivants de Kestrillon, une ombre surgit des nuages bas pour venir se poser au milieu de tout ce petit monde, dardant son crâne vide vers le groupe de deux pattes qui lui font face. Un peu paniqué par l’approche du monstre, Khor Cyriatan a lâché une flèche  bien inutile qui semblent cependant n’avoir pas titillé l’agressivité de la créature qui se met à converser avec les aventuriers et les hommes-lézards.

Aux premiers, elle raconte son histoire : alliée d’un puissant serviteur d’Iomedae, elle est venue ici combattre le Tyran-qui-Murmure pour aussitôt tomber dans son piège, non sans avoir vaincu son adversaire au préalable. Le dragon entend désormais régner seul sur l’île pour la débarrasser de la souillure laissée par le passage du Tyran et propose donc aux seconds, de devenir ses sujets en échange de sa protection. Soufflés par l’imposante présence de la créature, les compagnons n’osent piper mot même lorsque celle-ci leur offre une faveur en échange de leurs efforts pour venir à bout des serviteurs de Razmir et pour avoir (même involontairement) participé à sa libération. Les hommes lézards, pour leur part semblent plus que contents de pouvoir se place sous la protection du vénérable dragon. Saluant timidement le nouveau maître des lieux, la petite troupe reprend rapidement la direction de la plage  ou, après avoir émis quelques signaux en direction du large et des flots tumultueux bordant l’Île de la Terreur toujours couverte par les nuages de la tempête magique qui dure depuis des éons, le Brouillard Noir, petit navire du capitaine Walren, fait son apparition.

Chacun se congratulant de se retrouver en vie, les camarades embarquent bien vite à bord du Brouillard Noir pour la traversée de retour vers Tamran. Au cours de la première nuit, d’inquiétantes lueurs apparaissent à la poupe du petit navire qui est bien vit rattrapé par un vaisseau rapide arborant les couleurs du Razmiran. Abordant sans tarder le Brouillard Noir, le navire, chargé en marins et en hommes d’armes exige des explications sur les agissements des compagnons qui, résolus à ne pas se laisser faire, tirent les armes et décident de résister à leurs ‘invités’. S’ensuit une furieuse bataille qui voit les assaillants faire usage de leurs canons en tirant sur le Brouillard Noir qui résiste bien mal à leurs assauts et a tôt fait de prendre l’eau. Alors que Kezziar et Melvon peinent à se hisser à l’aide d’une corde sur le navire de leurs agresseurs, le reste de la bande fait de son mieux pour sauver ses possessions avant de sauter sur le navire des sbires de Razmir… et d’être vite submergés par le nombre de leurs assaillants.

Navire de la Compagnie des Corbeaux

C’est alors que, surgissant des cieux obscurs, un immense navire volant s’amarre au pont du vaisseau razmiran, lâchant 3 combattants aussi efficaces que singuliers (un homme cordeau porteur de pistolets, un elfe silencieux et un géant) qui volent au secours des compagnons avant de les embarquer dans leur mystérieux quartier général… et de laisser leurs adversaires se débattre sur le pont d’une navire en perdition qu’un magicien grassouillet souffle rapidement d’une déluge de feu bien placé.

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