Les portes de Kestrillon

Du 28 Terredi au 30 Reinedi du mois de Laboral, an 1306 du calendrier de Ptolus

Fourbus par leurs longues heures de marches et leurs combats sur l’Île de la Terreur les compagnons, en suivant la piste des sbires de Razmir, finissent par arriver en vue d’une petite grotte laquelle semble s’enfoncer au coeur des montagnes qui forment le coeur de l’île. Après un court repos afin de permettre à chacun de reprendre quelques forces, ils décident de s’y engouffrer à la lueur d’une torche éternelle que Khor-Cyriatan sort fort à propos de son paquetage. Guidé par Dénélia, le groupe marche plusieurs heures durant dans des couloirs naturels en partie aménagés et qui ne présentent guère de difficulté à arpenter avant d’arriver dans une vaste salle aux parois de pierres sculptées et ornées de bas-reliefs peints datant de plusieurs siècles. L’ensemble a, semble-t-il, trait au soleil et à un souverain ou un personnage de première importance dont l’influence frappe les citoyens représentés sur les fresques. Keriavel remarque également quelques notes éparses écrites au charbon sur un des murs de la vaste salle sans toutefois parvenir à en déchiffrer ou en comprendre le contenu. À côté des fresques, un vaste plan semble représenter la ville et ses rues, elle paraît de format circulaire, traversée de trois canaux partant, comme des rayons de son centre.

Résolus à se lancer au plus vite sur les traces d’Iramine et de son groupe, Dénélia, Keriavel, Melvon, Chompy et Khor-Cyriatan se précipitent en direction de la ville pour découvrir sur le pont qui y conduit que les canaux, loin d’être rempli d’eau, comme souvent, rayonnent ici de la chaleur et de l’éclat de l’or fondu. La cité semble en être d’ailleurs largement recouverte, comme plusieurs piles de gravats apparemment fait de l’or le plus pur. Une statue solitaire trône au bout du pont… et s’animent à l’approche des aventuriers avançant sans hâte vers les intrus qu’elle attaque aussitôt de sa lourde épée de métal, tandis que sous les coups du groupe, l’or fondu qui semble lui tenir lieu de fluide vital s’échappe de sa carcasse. Epuisés par leur combat contre l’implacable gardien, tous décident de faire une pause pour reconstituer leurs forces avant d’investir la ville.

Khor-Cyriatan et Dénélia se partagent les tours de garde pour permettre à leurs compagnons de se ressourcer et, quelques heures plus tard, tout le monde est sur le départ. C’est alors que les voyageurs finissent par décrypter la suite de notes tracées a charbon : il s’agit de calcul indiquant le temps nécessaire à la submersion de la ville dans l’or fondu. Inquiets qu’un mécanisme ne les enferment dans une ville se remplissant d’or fondu tout le monde se met en route rapidement… pour déclencher l’apparition d’un élémentaire de feu et d’or lorsque l’un d’entre eux franchit une étrange dalle étonnamment non touchée par les flots d’or. Les flèches de Khor-Cyriatan font merveille et l’arc puissant du géant dépouille l’élémentaire d’une grande partie de sa force permettant au groupe d’avancer dans une chaleur de plus en plus forte. Sous la lueur verdâtre de mousses fixées au plafond de la vaste grotte abritant la cité, la ville de Kestrillon s’offrent à leur regards ébahis. Presque entièrement recouverte d’r dans ses deux niveaux inférieurs, la cité semble avoir bien résisté au passage du temps mais moins à la montée du niveau de l’or qui paraît l’avoir envahi à plusieurs reprises. La quantité de métal jaune s’offrant au regard des aventuriers est proprement phénoménale laissant deviner la richesse du trésor du Tyran-qui-Murmure…

En pénétrant plus avant dans la ville, sur les indications de Keriavel, lequel a pris soin de repérer le chemin le plus direct vers son coeur, le groupe éveille aussi la curiosité d’une groupe de guerriers squelettes eux aussi recouverts d’or, vision étonnant bientôt interrompue par les attaques d’un démon assassin lequel s’apprêtait à les frapper au moment où il est aperçu. Après quelques passes d’armes, le monstre échappe à leurs assauts et tout le monde reprend son chemin, bénissant le fluide de vie que Kezziar répand généreusement en leurs blessures pour leur permettre de se guérir au mieux. Entamé mais toujours décidé à stopper Iramine, les compagnons parviennent à contourner les gardien du second niveau pour se précipiter sur ses traces. Ils doivent cependant faire face à une embuscade de ses séides puisque plusieurs prêtres de Razmir leur ont réservé un comité d’accueil dont l’un, invisible, les arrose de carreaux bien ajusté, laissant Dénélia et Kezziar en mauvaise posture. La cohésion du groupe viendra à bout des sectateurs quelque peu paniqués autant par la ville et ceux qui la hantent encore que par la contre-attaque soudaine et meurtrière du groupe.

Sur les traces du prêtre invisible, les jeunes justiciers finissent par débouler dans le bâtiment central de la ville où il leur faut d’abord franchir un étonnant trou contenant un trésor important avant d’arriver dans une salle décorée de statues où les attendent encore quelques prêtres qui ont vite fait de se replier en poussant les portes d’une dernière pièce devant l’assaut furieux des compagnons, fatigués, blessés et pressé d’en découdre. Ils découvrent alors la prêtresse Iramine, brandissant un singulier sceptre d’or. Elle s’adresse à eux sans animosité, tâchant de clamer leur colère et invitant même à la discussion. Peine perdue, les aventuriers ouvrent les hostilités et Iramine déclenchent alors sa magie emprisonnant Keriavel, Kezziar et Dénélia dans une sombre toile à la semblance de masques de Razmir déformés avant de faire fondre sur ses ennemis une tempête de neige qui laissent les compagnons bien mal en point. Bien qu’emprisonné, Kezziar mobilisent ses dernières forces pour canaliser la force de vie en ses camarades et leur insuffler une vitalité nouvelle. Chompy, qui a balayé les prêtres de sa rage ne peut guère en faire plus.

Dénélia parvient heureusement à échapper à la sombre toile lancée par leur adversaire et, tandis que cette dernière envoie une boule de feu pour mettre Kezziar hors d’état de nuire, que seule une action désespérée de Keriavel sauvera d’une mort certaine, l’inquisitrice bondit et d’un coup admirablement ajustée de sa chaîne cloutée fait voler le Joyau d’Or Éternel qu’elle attrape aussitôt. Alors que l’elfe fait de nouveau appel à la magie pour pilonner ses adversaires, Dénélia use du pouvoir du sceptre d’or pour se métamamorphoser en un gigantesque élémentaire de flamme et d’or fondu avant de se jeter sur la prêtresse. Les défenses de cette dernière ayant été bien entamée par les flèches de Khor-Cyriatan, elle ne résiste guère longtemps aux assauts de Dénélia transformée et sentant ses forces la quitter, demande la grâce de ses adversaires. Un temps hésitante l’énorme créature de flammes qui la tient fermement dans ses gigantesques poings de flamme jette à peine un regard envers ses compagnons d’aventures avant de flaire pleuvoir des coups sur le corps d’Iramine qui, autant brûlée que brisée, finit par s’effondrer à peine reconnaissable au pied de l’autel laissant tout le monde abasourdi…

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